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Photo du rédacteurNicolas Paquin

Des aiguilles!?

Aiguilles d'acupuncture sur une épaule

Dans ma pratique je me fais régulièrement demander: Les aiguilles, qu’est-ce que ça fait?

Acupuncture vient du latin acupunctura, de acus, aiguille, et punctura, piqûre. Le terme acupuncture vient des premiers missionnaires Jésuites qui décrivaient la pratique des médecins Chinois comme étant une médecine cruelle qui consiste à enfoncer de longues aiguilles dans le ventre des malades. On voit bien ici que ces missionnaires étaient impressionnés par cette pratique, comme nous le sommes encore aujourd’hui au premier abord. Ceux qui ont déjà reçu un traitement d’acupuncture savent que la peur des aiguilles s’estompe dès le premier traitement, car leur pause se fait pratiquement sans douleur. L’utilisation des aiguilles de métal date de plusieurs milliers d’années et elle a ses raisons d’être.

Un être vivant est animé de charges électriques. Une simple cellule a une charge électrique positive en son centre, et négative à sa surface. Il en va ainsi pour toutes les cellules du corps, ainsi que pour tous les regroupements de cellules; qu’ils soient organes, muscles, vaisseaux sanguins, et bien sûr la peau. L’aiguille d’acupuncture est composée de deux métaux. Le corps de l’aiguille doit posséder une bonne conduction électrique et son manchon, disposé en torsade autour du corps, doit idéalement avoir une conduction supérieure pour créer un appel électrique. En plantant l’aiguille dans la peau il se crée une réaction électrique due, d’une part à l’insertion de métal dans les liquides corporels, d’autre part au contraste de température entre le corps et l’air ambiant. Sous l’effet de la puncture la polarité de la surface de la peau et celle du milieu dans lequel l’aiguille est insérée va s’inverser.

Chauffage d'une aiguille d'acupuncture à l'aide d'un bâton de Moxa.

Il arrive fréquemment que l’acupuncteur chauffe l’aiguille insérée dans la peau ( à l’aide d’un moxa) sans que le patient ne ressente d’inconfort, pas plus que de sensation de chaleur, même si l’aiguille est chauffée au rouge. C’est que l’aiguille ainsi chauffée va transformer l’énergie calorifique en énergie électrique, c’est l’effet thermoélectrique de Thomson. L’aiguille agit donc comme une petite pile électrique, faisant bouger les ions électriques du corps.

Le cerveau possède de la matière grise, composée de neurones. Il est également formé de matière blanche composé de cellules gliales, qui sont en quelque sorte les batteries du cerveaux. Cette batterie est en constante communication avec l’ensemble du corps par les nerfs du système nerveux périphérique, mais aussi par l’ensemble des tissus conjonctifs qui sillonnent le corps. Ces fascias structurent le corps, enveloppant chaque muscle, chaque organe, mais aussi permettent le passage d’une charge électrique à l’ensemble des structures composant le corps. Le cerveau a par cette charge électrique une « vision d’ensemble » du corps, de son intégrité. L’insertion d’une aiguille dans ce réseau tissé serré envoie un message au cerveau, en plus de faire bouger les ions électriques localement autour du site d’insertion et fréquemment sur une plus grande surface.

L’aiguille d’acupuncture a donc une action électrique, interagissant sur le système électrique du corps et du cerveau. La médecine orientale a dressée une cartographie des mouvements électriques dans le corps, ce sont les méridiens et les points d’acupuncture. En mettant une aiguille dans un de ces points, je touche a différents fascia et je stimule le mouvement de l’énergie, de l’électricité du corps, agissant sur la surface mais aussi en profondeur au niveau des organes et de leur fonctionnement. La vie c’est le mouvement. L’acupuncture stimule le mouvement de l’énergie du corps.

Les aiguilles agissent également à d’autres niveaux. Même si presque indolore, l’insertion d’une aiguille crée une petite blessure qui est repérée par le corps. Cette « agression » crée des réactions des systèmes de défenses du corps. Il y a donc activation de plusieurs hormones telles que les histamines, entrainant une rougeur autour du site d’insertion, les cortisols, anti-inflammatoires naturels et des endorphines créant un effet de sédation.

Un autre mode d’action des aiguilles se fait par la stimulations des « points gâchettes » des muscles. Les points gâchettes, ou aussi appelés points détentes, sont situés dans les muscles à l’entrée des nerfs moteurs. L’insertion d’une aiguille dans un de ces points engendre une réaction de contraction-détente, faisant relâcher un muscle spasmé par une activité trop intense, répétitive, ou trop subite. Les physiothérapeutes utilisent de plus en plus d’aiguilles d’acupuncture dites « aiguilles sèches » pour traiter les spasmes musculaires.

Bien des acupuncteurs cherchent une alternative à l’aiguille, car je dirais qu’elle est le principal outil de l’acupuncture en même temps qu’elle est le principal frein à son développement. Le laser, les aimants ont leurs bienfaits, mais l’aiguille reste un incontournable. Le léger inconfort qu’elle provoque est largement compensé par les bienfaits qu’elle apporte.

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